Pour Manuel Bompard, il n’y a aucune raison de le croire. « Toutes les études pédagogiques montrent que cela ne fonctionne pas », a-t-il déclaré. Sur base de quoi ? En France, les groupes de niveau secondaire n’ont jamais vraiment existé, mais des recherches évaluent des expériences à l’étranger, notamment au Royaume-Uni. Quel est le problème avec ce système ? “Les regroupements permanents, comme les classes à plusieurs niveaux, ne sont pas efficaces”, estime Marc Gurgand, professeur et directeur de recherche au CNRS. Selon lui, si on regroupe les groupes les plus faibles, ils se sentiront stigmatisés, mis en groupe, et cela aura un impact sur leur démotivation. Quant aux groupes de niveau les plus forts, cela n’a rien changé non plus pour eux. Les classes hétérogènes ne les empêchent pas de se développer. Faut-il dès lors abandonner l’idée d’adapter les cours au niveau des élèves ? La réponse est non. Le dernier rapport PISA met en lumière les méthodes efficaces en Europe. Premièrement, nous ne touchons pas aux classes, nous créons des groupes en leur sein, en fonction de besoins spécifiques. Enfin, les enseignants doivent être formés à cette nouvelle organisation pour pouvoir adapter leur enseignement, en fonction du niveau de leurs élèves. TF1 | Plateau Samira El Gadir