Loi sur la fin de vie annoncée par Macron : ce qu’en pensent les législateurs provençaux

Emmanuel Macron a annoncé dimanche que le projet de loi visant à permettre l’aide à mourir dans des conditions strictes sera débattu au Parlement. Ce texte sera transmis au Conseil d’Etat dans un délai de dix jours, puis présenté au Conseil des Ministres à partir d’avril. Ainsi, le premier débat dans l’hémicycle aura lieu à l’Assemblée nationale à la fin du mois. Cependant, la mise en œuvre du projet de loi devrait prendre beaucoup de temps, car il n’existe pas de procédure accélérée. Avant la réunion entre l’Assemblée nationale et le Sénat, les parlementaires de la région ont pris position.

Du côté de la France Insoumise, on salue une telle législation. “Favoriser l’aide face à la mort, comme l’idée d’inscrire l’avortement dans la Constitution, figurait parmi les mesures préconisées par Jean-Luc Mélenchon en 2012”, rappelle Hendrik Davi, député dans la 5e circonscription électorale des Bouches-du-Rhône.

“En cas de pathologie incurable, il est très important de maîtriser la fin de vie. Il y a cependant une chose dont il faut être conscient, c’est que ce droit doit être effectif : par exemple, l’avortement est inscrit dans la Constitution, mais en même temps, ces centres disparaissent, le planning familial connaît des difficultés. En fin de vie, la même chose se produit : les établissements de soins palliatifs sont insuffisamment équipés. Cependant, un soutien est nécessaire. La loi Clays-Leonetti qui permet une sédation longue et profonde, n’est-elle pas suffisante ? Il y a un soupçon d’hypocrisie : le corps médical soutient déjà l’aide médicale à mourir, mais il le fait avec un sentiment d’insécurité”, a poursuivi Hendrik Davi, Ce qui justifie selon lui l’avancée de la prochaine loi.

“Il y a une demande pour que la société aille de l’avant dans ce domaine, notamment pour soutenir la souffrance”, a souligné Claire Pitollat, députée de la 2e circonscription électorale des Bouches-du-Rhône (Renaissance). “La tâche du Parlement est d’évaluer la loi précédente (Claeys-Leonetti), de l’améliorer, tout en répondant aux cas qui ne peuvent être examinés et pour lesquels, pour l’instant, il n’y a pas de solution. Les députés ont reconnu que la mise en œuvre du texte de 2016 était «difficile», notamment en raison du manque de moyens palliatifs. Or, rappelle Claire Pitollat, «on a le temps de vérifier le texte, tout le travail du Parlement doit être fait».”

Stéphane Le Rudulier va de l’avant. Mais les sénateurs des Républicains sont confiants que nous pouvons “essayer d’accompagner” des personnes en fin de vie, comme celles qui souffrent de la maladie de Charcot. “Je ne sais pas encore quelle décision je prendrai, mais ce qui est sûr, c’est que l’accompagnement supervisé en fin de vie doit passer par le développement des soins palliatifs. Il y a une énorme pénurie en France; au total, 26 départements ne disposent pas de cette structure. On ne peut pas passer d’une structure de soins palliatifs à l’euthanasie”, juge le député, qui a voulu rappeler une nouvelle fois l’importance de la clause de conscience pour les médecins, “indestructible”.

Selon le Rassemblement national, la législation qui sera mise en œuvre ne servira pas à grand-chose. “Dans son état actuel, la loi Claeys-Leonetti est tout à fait adéquate, et dans le groupe auquel j’appartiens, on ne voit pas d’un bon œil l’aide à mourir, même si on attend de voir son texte et ses dispositions. Moi, ancien gériatre, je vous le dis : dès qu’on soulage une douleur, qu’elle soit physique ou psychologique, très peu de gens souhaitent qu’elle cesse.”

Si la loi actuelle est “satisfaisante” pour Joëlle Mélin, les élus ont aussi rappelé l’importance de prévoir des moyens supplémentaires pour les soins palliatifs : “Nous devons augmenter la vitesse.”

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *