Depuis fin février, il est interdit en France d’utiliser les appellations steak, saucisse, lait ou yaourt pour désigner des produits végétaux équivalents. Mais le secteur continue de s’efforcer de proposer des alternatives à la viande ou aux produits laitiers, tout en réduisant la consommation de viande est un gros problème pour lutter contre le réchauffement climatique.
Mais ce n’est pas seulement le steak qui connaît progressivement une révolution végétale. Le beurre, qui représente un marché de 2 milliards d’euros en France, est l’une des destinations des fabricants d’alternatives végétales. La margarine a du mal à gagner en popularité en France, c’est pourquoi la recette a été retravaillée.
« De l’huile de tournesol, de colza et de coco aussi… Nous avons des graines de tournesol supplémentaires, de l’eau filtrée, et pour la version salée, du sel », explique Olivier Blangeard, PDG d’Upfield, qui commercialise une nouvelle alternative végétale au beurre. Cela s’est accompagné d’une campagne de communication volontairement provocatrice, qui conseillait simplement de « s’en passer ».
Bien entendu, il s’attendait à ce qu’il y ait une certaine réticence. « Je pense que si nous envisageons les 10, 20 ou 30 prochaines années, nous pouvons probablement sourire des réticences qui existent, car cette tendance est une tendance fondamentale. Comme il y a 20 ans, on souriait en parlant de voiture électrique et aujourd’hui, c’est monnaie courante. »
En France, on consomme encore aujourd’hui quatre fois moins d’alternatives végétales qu’aux Pays-Bas ou en Allemagne. Les marques françaises ont également pour habitude de tester leurs produits ailleurs en Europe, avant de les proposer aux consommateurs français.
Mais le marché est plutôt prometteur, selon Florimond Peureux, fondateur de l’Observatoire national des aliments végétaux. “Les entreprises gagnent plus de marges sur les alternatives végétales. Ce sont des produits plus faciles à produire, avec des matières premières moins chères. Les magasins ont également tendance à mettre des marges plus importantes sur ces produits. C’est l’un des obstacles, le fait que les produits sont dans les rayons, il y a souvent des produits assez chers.”
Les alternatives à la restauration végétale restent quant à elles encore très limitées.