Jeudi 7 mars, une délégation française dirigée par CATEL, incubateur de communautés d’e-santé, s’est envolée pour une visite d’étude aux États-Unis, dont le point culminant a été le congrès international de la HIMSS (Healthcare Information and Management Systems Society) qui s’est tenu cette année du 11 au 15 mars à Orlando. DSIH Magazine a rejoint la délégation et suit pour vous les principales étapes.
Ce programme s’annonce chargé. Bien sûr, l’objectif principal est la découverte des dernières innovations et technologies appliquées au secteur de la santé, que HIMSS présente à ses visiteurs à chaque édition. Mais avant cela, une quarantaine de participants, issus de sociétés de services informatiques et autres entreprises du numérique, d’établissements de santé et même du groupe régional de soutien au développement de l’e-santé (GRADeS), se sont rendus à Atlanta pour une visite personnelle de l’Emory Winship Cancer Institute et de l’Innovation lab 11-Ten.
À l’image du cluster et incubateur en pleine croissance en France autour de la santé numérique, Atlanta héberge le “11-Ten Innovation Lab”, un écosystème innovant dont la mission est de soutenir collectivement les partenariats stratégiques et les technologies au service du développement du système de santé. Il rassemble des entreprises de santé, des institutions des sciences de la vie, des services publics et des organismes de santé ainsi que des représentants de l’industrie et les accompagne dans leurs projets collaboratifs. Les délégués du CATEL ont pu découvrir le laboratoire d’innovation de pointe récemment ouvert et utiliser l’espace de travail collaboratif pour partager les défis du parcours d’études et les principales attentes telles qu’elles s’appliquent au contexte français.
L’agilité des systèmes d’information hospitaliers est évoquée, « la mise en œuvre de nouvelles techniques et de nouveaux services ne peut plus attendre la maturité des SES qui est souvent jugée très lente. Ces systèmes doivent donc être efficaces et agiles avec le risque de réémergence d’un Shadow IT incontrôlé » comme le souligne Bruno Lienard, CIO CH EpiCURA.
A propos de la priorité n°12 de la feuille de route du numérique en santé, Pierrick Martin, expert en visiteurs numériques à la HAS, a souligné la nécessité d’identifier de nouvelles offres autour des soins virtuels (télésanté), une activité pour laquelle les États-Unis sont en pointe « même si le système de santé français ne peut pas les comparer. La demande augmente, tant pour les soins primaires que pour les soins hospitaliers.
Enfin, Antoine Malone, responsable de la division prospective européenne et internationale de la FHF, a évoqué le programme de responsabilité des populations, soulignant les aspects numériques d’ObamaCare qui « s’accompagnent d’une révolution numérique visant à permettre un suivi intégré de grands groupes et de populations. Trois défis, à savoir les transitions démographiques, épidémiologiques et technologiques, rendent importante la transformation de nos systèmes et organisations de santé vers un modèle de population intégré, territorial et visant à maintenir la santé. »
Avec une forte représentation de pharmaciens hospitaliers, CATEL a choisi de se concentrer cette année sur l’impact de la technologie numérique sur les organisations pharmaceutiques établies. Pascal Bonnabry, Pharmacien-Chef des Hôpitaux Universitaires de Genève, a quant à lui soulevé des questions légitimes quant à la collaboration officinale avec les services numériques et suscité des échanges pertinents entre pharmaciens existants et DSI, notamment autour de la gouvernance des projets et des paramètres organisationnels. Nul doute que ce sujet sera largement abordé le 12 mars lors de la séance duplex HIMSS entre la délégation du CATEL et le congrès de la SFPC qui se tiendra au même moment à Toulouse.