“Ne rejetons aucune solution” : un député réclame une réglementation sur le placement des médecins en Dordogne

Ce projet de loi n’est pas nouveau. Le député (PS) mayennais Guillaume Garot a déjà proposé trois fois à l’Assemblée nationale de voter le texte obligeant les médecins à s’installer dans les déserts médicaux. Seul le député sarladais, Sébastien Peytavie, a voté pour ce texte, mais il a été rejeté à chaque fois en raison du manque de majorité. Son nouveau texte sera examiné avant l’été, mais il a présenté ses propositions aux participants de cette Conférence.

” Cette réglementation existe pour les pharmaciens, les infirmiers et les kinés ! Ce que nous voulons dire, c’est qu’il faut partir des besoins de santé, de la possibilité ou non d’installer des médecins sur un territoire. S’il y a assez de médecins, on dit ‘N’y allez pas et n’y restez pas, mais allez là où on a besoin de vous ! Où vos patients vous attendent'”. En Dordogne, l’âge moyen des 298 médecins est de 57 ans et le Périgord est l’une des régions de France où la densité médicale est la plus faible.

Le président de l’ordre des médecins de Dordogne, Bruno Hammel, est contre cette action de contrainte. “Cela veut dire que lorsqu’un médecin démissionnera, il pourra revendre ses patients et il les vendra au plus offrant et j’ai peur qu’on crée une médecine qui favorise les jeunes médecins issus des classes sociales riches et les anciens qui sont au chômage. Le travail du médecin est représenté comme se transformant en un système de séparation des classes sociales”.

Le directeur général de l’Agence régionale de santé de Dordogne, Didier Couteaud, veut se concentrer sur l’arrivée des futurs médecins en quatrième année d’internat. Dès 2027, une vingtaine de stagiaires des universités de Bordeaux et de Limoges seront envoyés dans les bureaux des départements qui en ont besoin. “Il y a déjà 86 médecins à Limoges et Bordeaux qui arriveront dans deux ans et demi. Plutôt que de recourir à la force, nous devrions leur donner envie de rester”.

Depuis huit ans, le conseil d’administration du département propose une bourse annuelle de 2 400 euros pour les étudiants en médecine du Périgord dès la deuxième année avec l’obligation de travailler cinq ans dans le département. Cependant, cela ne fonctionne pas selon le président Germinal Peiro, qui ne compte que “trois à quatre dossiers par an”. Il ne soutient pas non plus la réglementation et a préféré poursuivre dans la voie des installations encourageantes. Le site web soinsenperigord.fr sera également complété pour mettre en valeur les atouts et les mesures incitatives mises en œuvre en Dordogne pour les médecins susceptibles de s’installer chez nous.

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