Jusqu’à présent, aucun médicament n’a été prouvé efficace pour améliorer l’état des patients en coma. Cependant, une étude menée à Toulouse pourrait changer la donne. Grâce à des techniques d’imagerie, les chercheurs sont en mesure de mettre en évidence les zones du cerveau touchées par l’inflammation.
Pour le monde médical, le cerveau reste un organe mystérieux. Les médecins de réanimation sont souvent confrontés à des patients en coma, ce qui représente un défi considérable, car ils ne disposent d’aucun moyen pour modifier l’état du patient. Pour Benjamine Sarton, anesthésiste-réanimateur au Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse et chercheur au sein de l’unité ToNIC, “le coma est pour nous une source de frustration. Notre rôle est de maintenir les fonctions vitales et d’apporter un soutien jusqu’à une guérison neurologique spontanée. Mais nous n’avons aucun moyen de changer leur état, et notre gestion est donc très passive.”
Cependant, pour la première fois, grâce aux travaux de l’équipe toulousaine, il est possible d’observer le niveau d’inflammation dans le cerveau de patients comateux grâce à des images prises avec un TEP. Cette méthode a été utilisée sur 17 patients comateux suivis dans les services de réanimation et de réanimation du CHU de Toulouse. Les images obtenues ont été comparées à celles de personnes en bonne santé.
L’étude a permis de constater que les zones touchées par l’inflammation se situent dans le réseau de conscience et que plus l’inflammation est importante, moins les patients répondent. “Cela ouvre un espoir réel de traitement, car nous disposons de nombreux médicaments pour traiter l’inflammation. Cela permettra d’éviter une nouvelle crise, de gagner du temps et de sortir de l’attentisme”, explique le professeur Stein Silva, médecin réanimateur au CHU de Toulouse et chercheur au laboratoire Tonik.
Par ailleurs, les chercheurs ont constaté que la zone d’inflammation varie selon l’origine du coma (traumatisme ou anoxie). “Les patients dans le coma se ressemblent beaucoup, ils dorment, ne peuvent pas être réveillés et ne communiquent pas avec le monde extérieur. Mais l’imagerie montre que dans le cerveau, selon l’origine de leur coma, ils ne sont pas touchés de la même façon. Ces travaux sont essentiels pour comprendre les profils des patients dans le coma, prédire leurs chances de guérison et personnaliser leur traitement médicamenteux “, a ajouté la Dre Benjamine Sarton.
Les chercheurs espèrent également valider une nouvelle méthode pour mesurer le niveau d’inflammation cérébrale chez chaque patient comateux à partir des images TEP, sans nécessiter de transfert vers l’appareil.
“Le coma est un énorme problème de santé publique, provoquant de nombreux décès et situations d’invalidité. Médicalement, c’est un désastre qui arrive et puis on attend, cela met les familles dans une grande détresse”, conclut le professeur Stein Silva.