L’Église indignée par la loi qui conduit le système de santé « vers la mort comme solution »

Les évêques et archevêques catholiques se sont mobilisés ce lundi 11 mars pour condamner le projet de loi sur « l’aide à mourir » annoncé la veille par Emmanuel Macron.

« Mauvaise surprise », « fraude ». L’Église française n’a pas manqué d’adjectifs négatifs ce lundi 11 mars pour discuter du projet de loi sur « l’aide à mourir », proposé la veille par Emmanuel Macron.

Dans les médias, certains évêques se succèdent, évoquant des « fraudes », des promesses « vagues » et un « manque de fraternité ».

« Qualifier les textes décrivant le suicide assisté et l’euthanasie de “loi de fraternité” est une fraude », a déclaré Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, dans un entretien à La Croix.

« Une telle loi, quelle que soit la solution que nous souhaitons, ferait pencher tout notre système de santé vers la mort comme solution », a-t-il ajouté.

Rendez-vous estimé

L’archevêque de Reims a regretté que le « président de la République » ait présenté « un texte complet sur ce qu’il a appelé l’aide à mourir et a estimé que « concernant les soins palliatifs, [ce sont, NDLR] des promesses vagues avec des chiffres très proches.

Par ailleurs, “aucune clause de conscience spécifique n’apparaît : n’est-ce pas un manque ?” » a-t-il demandé, appelant les législateurs « à évaluer à quel point le texte annoncé est ambigu ».

« Manque de fraternité »

“Une très mauvaise surprise”, a ajouté ce lundi Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, sur France Inter. « Il y a quelque chose d’incompréhensible et qui cache, derrière le terme de fraternité, l’absence de fraternité », selon cet évêque.

“C’est surprenant, car on a l’impression que dans le ‘pays start-up’, les gens non productifs n’ont plus le droit de vivre”, a-t-il déploré.

Après des mois de réflexion et plusieurs atermoiements, Emmanuel Macron a dévoilé son « modèle français de fin de vie » : une « aide à mourir » qui permet à certains patients, sous « conditions strictes », de recevoir des « substances mortelles ».

Dans une interview publiée dimanche soir par La Croix et Libération, le chef de l’État a annoncé que le projet de loi du gouvernement, qui comprendra également un volet visant à renforcer les soins palliatifs, sera présenté en Conseil des ministres en avril. Le texte sera ensuite examiné en première lecture à l’Assemblée nationale “à partir du 27 mai”, a annoncé ce lundi Gabriel Attal, avant les élections européennes de juin.

Le projet de loi, qui doit être transmis au Conseil d’Etat dans un délai de dix jours, “ouvre la possibilité de demander une assistance aux personnes décédées dans certaines conditions strictes”, a expliqué le président dans son entretien.

L’Église est indignée par cette loi et estime qu’elle conduit le système de santé « vers la mort comme solution ».

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