Il s’agit d’une décision sans précédent, qui fait suite à des appels à une grève illimitée. Depuis le 29 février 2024, tous les jeudis, les agents et les médecins des urgences centrales de l’hôpital du Mans manifestent dans la ville. Le principal problème est lié aux patients dont l’état nécessite une hospitalisation psychiatrique, mais qui doivent parfois attendre plus de deux semaines avant d’obtenir un lit.
Le Dr Lionel Imsaad, chef du service des urgences de l’hôpital central du Mans, explique que son équipe a lancé une attaque inédite pour dénoncer la situation vécue par les patients dont l’état nécessite une hospitalisation psychiatrique. Le problème n’est pas la prise en charge de la personne qui se présente aux urgences, mais ce qui se passe ensuite.
Les urgences de l’hôpital collaborent avec une équipe détachée de l’EPSM (Agence communautaire de santé mentale de la Sarthe). Il n’y a aucun problème pour faire face aux urgences, aux crises. Mais une fois l’hospitalisation décidée, il faut trouver un lit. Faute de place à Allonnes, où doivent être hospitalisées les personnes nécessitant des soins psychiatriques, ces personnes restent à l’hôpital, sous la responsabilité des urgences.
Cette situation crée un double problème. En termes de soins d’abord : les médecins urgentistes n’ont pas les compétences nécessaires pour soigner les personnes qui tombent en état psychiatrique. Ensuite, en termes d’organisation : cela provoque une saturation des urgences et engendre des retards dans la prise en charge des autres patients. Face à cette situation, le Dr Lionel Imsaad demande une réorganisation de la filière psychiatrique et un investissement massif dans les structures d’accueil pour les patients nécessitant des soins psychiatriques.