Les femmes qui veulent avorter peuvent parfois contacter un médecin par téléconsultation, une procédure qui est encore considérée comme marginale mais qui est bénéfique pour celles qui sont “vulnérables” ou “isolées”. Selon Marie, une médecin parisienne qui effectue en moyenne deux consultations à distance par semaine pour des avortements médicamenteux, il y a des femmes qui habitent en grande banlieue et qui n’ont pas le temps de se rendre au cabinet, ainsi que celles qui vivent dans des zones où l’accès à l’IVG est limité en raison du manque d’infirmières ou d’infrastructures.
Bien que la liberté d’avorter soit désormais garantie par la Constitution, les associations féministes appellent le gouvernement à en faire plus pour améliorer l’accès à l’IVG, comme l’a prévenu le Planning familial cette semaine. La téléconsultation est un moyen de garantir l’accès à l’IVG dans toutes les régions, a reconnu cette semaine le ministre de la Santé Frédéric Valletoux.
En 2022, les téléconsultations ont permis l’accès à l’IVG médicamenteuse à 972 patientes, selon la Drees, l’agence statistique du ministère de la Santé. Ce chiffre est faible par rapport aux environ 230 000 avortements pratiqués en France chaque année, soit 4 pour 1 000, un chiffre stable.
La téléconsultation réduit les inégalités territoriales entre les femmes et leur permet de se libérer, car l’accès à l’avortement a une dimension socio-économique importante. De plus, elle permet aux femmes vivant dans des déserts médicaux d’économiser du temps de transport pour demander un avortement.
Cette méthode de consultation en matière d’IVG fait l’objet d’un consensus dans la profession, mais de nombreux professionnels – médecins ou sages-femmes – ne la proposent pas en raison de la charge de travail supplémentaire et des barrières organisationnelles. Il est important de noter que consulter à domicile ou se déplacer au cabinet doit rester le choix du patient.