En France, 6 millions de personnes souffrent d’insuffisance rénale chronique, ce qui représente une personne sur dix. Si cette maladie n’est pas traitée de manière appropriée, les patients risquent de développer des complications sérieuses nécessitant une dialyse ou une transplantation. Le professeur Olivier Moranne, chef du service de néphrologie au CHU de Nîmes, a souligné l’importance du dépistage pour les populations à risque à l’occasion de la Semaine nationale du rein qui s’est tenue du 9 au 16 septembre.
Selon le professeur Moranne, les patients les plus directement touchés sont ceux qui souffrent déjà d’hypertension artérielle, de diabète et d’insuffisance cardiaque. Il s’agit souvent de personnes atteintes d’autres maladies chroniques, et beaucoup sont âgées car on confond vieillissement rénal et maladie rénale. Sous réserve d’un traitement précoce et approprié, les nouveaux médicaments disponibles depuis deux ans permettent de réduire les événements cardiovasculaires et la progression de la maladie rénale vers des stades avancés. Il est donc important de dépister la maladie rénale chronique à l’aide de bilans biologiques tels que la prise de sang et l’analyse d’urine recherchant des protéines et de l’albumine.
En ce qui concerne les fréquences de dépistage, les recommandations actuelles de bonnes pratiques stipulent que la fonction rénale doit être surveillée et l’albumine urinaire testée chez tous les patients hypertendus et diabétiques, ainsi que chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques, au moins une fois par an.
Le professeur Moranne admet que les reins sont encore un organe peu connu et que le public n’est toujours pas suffisamment informé des moyens de dépistage disponibles. Il milite pour le développement d’outils de dépistage à domicile, sur le modèle de ceux utilisés pour le dépistage du cancer colorectal. La semaine nationale du rein est l’occasion de faire progresser la prise de conscience collective des symptômes et des risques liés à la maladie rénale chronique et de sensibiliser les populations les plus à risque.