Santé au travail : aux Assises, on appelle à des « changements radicaux de politique »

Stopper le déclin de la santé au travail. Lors des Assises de la santé et de la sécurité des travailleurs organisées par la CGT, Solidaires, la FSU et diverses associations telles que l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva), Attac et les Cordiers en colère, une demande a été formulée pour mettre fin aux nombreux accidents du travail et maladies professionnelles en exigeant un « changement radical de politique ». En 2022, il y aura une augmentation de 93 accidents du travail mortels dans le secteur privé par rapport à 2021, portant leur nombre à 738.

Les femmes sont les plus touchées. La campagne de communication du gouvernement sur la sécurité au travail, l’automne dernier, s’est cependant limitée à un constat. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT invite à en faire un sujet politique. Elle souligne la nécessité d’obliger les entreprises à investir dans des politiques de prévention. Elle évoque également la mise en place réussie de la charte sociale pour la tenue des JO ayant permis de réduire les accidents de 4 fois. Cependant, il y a encore des zones d’ombre concernant les conditions de travail, rendant ces souffrances invisibles.

Dans le secteur du nettoyage, qui emploie les femmes les plus vulnérables, les produits utilisés ne sont pas clairement étiquetés, ce qui rend la formation encore rare. Les femmes travaillent également de nuit, ce qui est dangereux pour leur santé. Murielle Guilbert, une des déléguées générales de Solidaires, estime qu’il est temps de remettre la pression sur les capacités d’action et les instances représentatives du personnel qui ont été réduites.

En 2017, avant l’ordonnance de Macron, 59 % des entreprises de plus de 50 salariés disposaient d’un Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), et seulement 35 % disposent aujourd’hui d’une Commission d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CSSCT). De plus, l’explosion des risques psychosociaux se poursuit. Les auteurs de cette conférence appellent à une campagne nationale « Le travail tue, le travail détruit : mourez au travail, mourez du travail et plus jamais ! ». Ils exigent également la mise en place de politiques de sanctions en matière d’emploi aussi sévères que celles en matière de délits routiers et un doublement des effectifs des services d’inspection du travail et de prévention. En attendant, la mobilisation du 25 avril, Journée internationale de la santé au travail, est observée avec attention.

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