La ville de Pont-Saint-Esprit ne compte plus qu’un seul médecin généraliste pour 10 500 habitants, et les villages environnants font également face à une pénurie de médecins. L’association L’Espéran, basée dans la ville voisine de Saint-Alexandre, ne veut pas abandonner les patients sans solution.
Le secteur de Pont-Saint-Esprit est situé dans la zone d’intervention prioritaire (ZIP). “Nous sommes dans un désert médical très avancé, nous sommes en zone rouge. Dans la seule ville de Pont, qui compte 10 500 habitants, il ne reste qu’un seul médecin généraliste alors qu’il en faudrait 14”, explique Virginie Bérard, présidente de l’association L’Espéran et orthoptiste au centre de santé éponyme de Saint-Alexandre. À l’échelle de la ZIP, “il y a trois médecins pour 25 000 habitants”.
Face à ces constats, l’association L’Espéran est née en juillet 2022, et elle met en place plusieurs projets pour améliorer l’offre de services dans la région. “Nos patients sont pauvres, nous ne pouvons pas laisser des gens qui ont besoin d’un traitement sérieux sans solutions, c’est impossible”, souligne Virginie Bérard. Elle ajoute : “Nous avons notamment un projet phare sous la forme d’une plateforme publique de télémédecine, assistée par une infirmière. De telles consultations ont déjà lieu dans le nord de la France. Actuellement, la couverture dans le Sud n’est pas très large.”
L’objectif de cette plateforme de télémédecine n’est pas de traiter toutes les pathologies, mais plutôt les consultations de renouvellement, les suivis et les certificats d’aptitude sportive, en collaboration avec le médecin généraliste qui suit habituellement la personne. “Cela permettra de soulager le médecin de certaines consultations qui demandent du temps. Toutefois, cette plateforme sera toujours supervisée par une infirmière, surtout s’il est nécessaire de mettre immédiatement un pansement ou de réaliser une prise de sang.”
Actuellement, la plateforme de télémédecine est encore en phase de projet, car l’association n’a pas encore reçu de financement et s’est vu refuser la possibilité de louer la plateforme. “Nous avons besoin de certitudes, l’association est trop nouvelle pour le faire”, déplore le président de L’Espéran. Mais l’association continue de collecter des fonds, déterminée à mener à bien son projet. C’est pourquoi elle organise, pour la deuxième année consécutive, la soirée EsperanScène sur le thème de la musique et de l’humour, qui aura lieu samedi 23 mars à la salle des fêtes de Saint-Alexandre.
Un autre projet de L’Espéran est de mettre en place un centre de santé au sein du centre de santé d’Esperan pour employer des médecins. “Nous estimons un besoin de 200 000 € pour la mise en œuvre. Le centre permet d’offrir des postes salariés aux médecins généralistes qui ne souhaitent plus exercer leur activité indépendante. Nous pouvons proposer trois places à des médecins, mais pour cela, nous n’avons pas de financement de départ, et nous n’avons aucun accompagnement. Nous sommes en train de monter un dossier que nous soumettrons au Département et à la Comté pour voir si nous pouvons avoir le financement.”
L’association a également pour objectif de fournir des médicaments à tous, notamment aux personnes qui ont besoin de soins non couverts par l’Assurance Maladie. Elle propose des ateliers de soutien thérapeutique au centre de bien-être que les patients peuvent acheter à un coût réduit.
Les bénéfices de la soirée EsperanScène serviront à financer la plateforme de télémédecine et une campagne de communication nationale et européenne pour trouver un médecin généraliste dans la région. La première édition d’EsperanScène a accueilli 120 personnes l’année dernière.
En début de soirée, le public pourra découvrir un ensemble de violoncelle et piano sous la direction d’Evelyne et Jean-Michel Robbe de l’école de musique de Pont-Saint-Esprit. Puis, trois artistes apparaîtront sur scène : Pierre Beyssac (spectacle de clown), Renaud Farah (comédie café-théâtre) et Didier avec son spectacle « Les yeux dans les vins ». Le tout sera accompagné d’un buffet bistronomique créé par la Cuisine de Delph à Pont-Saint-Esprit et la Maison Curieuse à Vaison-la-Romaine. Les places pour cet événement étant limitées, il est fortement recommandé de s’inscrire avant le 17 mars.