Le vapotage passif est-il dangereux ?

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Il est important de préciser que la vape passive est beaucoup moins toxique que le tabagisme passif. Mais pourquoi ? « Un fumeur inhale 1 milliard de particules mais en diffuse 5 milliards d’autres dans la pièce lorsqu’il ne fume pas sa cigarette et qu’elle brûle. Le tabagisme passif est principalement lié à la fumée secondaire qui sort d’une cigarette lorsque le fumeur ne la fume pas », a expliqué le professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue et tabacologue à Paris.

Ainsi, les cigarettes contiennent 90 particules nanométriques de goudron, nitrosamines, formaldéhyde et aldéhydes qui ont été liées au cancer du poumon chez les fumeurs. En revanche, les e-liquides ne contiennent presque pas de nitrosamines, seulement parfois en quantités infimes. « Ils ne contiennent pas non plus de goudron, qui représente plus de 90 % de la masse cancérigène de la fumée de cigarette. Dans le vapotage, on rencontre également une quantité inférieure d’aldéhydes par rapport à la fumée de cigarette, qui représente 1 % de la masse cancérigène de la fumée de tabac. La vapeur de cigarette électronique ne contient presque aucune substance cancérigène, soit 99 % de moins que la fumée de cigarette » a déclaré le Pr Dautzenberg.

Le temps de transmission est beaucoup plus court comparé à celui du tabagisme passif. Avec la cigarette électronique, qui ne brûle pas, seule la vapeur expirée par le vapoteur est libérée dans l’air. « Si vous imaginez qu’un vapoteur tire 15 bouffées de sa cigarette électronique, soit le nombre moyen de bouffées d’une e-cigarette. Vous obtenez alors un temps d’émission de 30 à 50 secondes au lieu de 5 minutes, soit un temps d’émission 10 fois inférieur à celui de la combustion d’une cigarette », explique un tabacologue. De plus, contrairement à la fumée de cigarette, la vapeur de la cigarette électronique ne contient pas de microparticules solides, qui ont des effets néfastes sur les systèmes respiratoires et cardiovasculaires. « Ce sont de fines gouttelettes qui se transforment en gaz et se dissipent très rapidement. Il n’y a rien qui flotte dans l’air 1 minute plus tard, contrairement à la fumée de tabac, dont les particules solides peuvent rester dans la pièce plusieurs heures après la combustion de la cigarette », ajoute le Pr Dautzenberg.

Accent porté sur la nicotine : bien que le tabagisme passif soit à éviter, le vapotage passif contribue largement à réduire les méfaits du vapotage, mais certaines substances sont en effet libérées dans l’air lorsqu’un vapoteur expire la vapeur. Cela est particulièrement vrai pour la nicotine, que l’on trouve dans les e-liquides contenant de la nicotine. En 2015, une étude norvégienne a démontré que les niveaux de nicotine étaient similaires dans l’atmosphère entre le vapotage et la cigarette. « Les niveaux de nicotine dans l’environnement dus à une exposition passive aux aérosols des cigarettes électroniques peuvent entraîner des niveaux de nicotine dans le sang aussi élevés que le tabagisme passif des cigarettes traditionnelles », a précisé le service Tabac Info. L’Institut norvégien de santé publique estime que le vapotage passif peut affecter le système cardiovasculaire, déclare le service Tabac Info. Cela peut également créer une tolérance à la nicotine, première étape vers la dépendance. Pourtant, selon Bertrand Dautzenberg, « cette série de faits reste à prouver ».

Juste pour rappel, bien que la nicotine soit responsable du phénomène de dépendance et provoque de ce fait des effets de sevrage après l’arrêt du tabac, la nicotine ne fait pas partie des substances toxiques et cancérigènes contenues dans une cigarette.

Les petits espaces clos sont particulièrement risqués. « Nous avons effectivement trouvé de la nicotine et d’autres substances libérées par les cigarettes électroniques, mais jamais aux niveaux décrits dans l’étude suédoise. Cependant, le risque est plus élevé dans les petits espaces clos, comme dans les voitures par exemple », a averti Bertrand Dautzenberg. Pour minimiser l’exposition de votre entourage à la vape passive, le service Tabac Info recommande d’éviter de vapoter dans des lieux fermés et en présence de jeunes enfants, d’aérer la pièce si besoin, de ne pas vapoter à l’intérieur de la voiture en présence d’enfants et de non-fumeurs et de ne jamais vapoter dans les chambres d’enfants. Le Pr Dautzenberg recommande finalement qu’il est possible de réduire le risque d’exposition à la nicotine pour l’entourage des vapoteurs. « Il faut choisir un petit vaporisateur, inhaler la vapeur et attendre 5 secondes avant d’expirer. La quantité de nicotine libérée sera minime », recommandent les experts.

Contrairement au tabagisme passif, il manque actuellement de données « certaines » pour recommander la cigarette électronique comme méthode pour arrêter de fumer selon la Haute Autorité de Santé. Le Haut Conseil de la Santé Publique est dans le même sens : « Les preuves disponibles sont insuffisantes pour proposer SEDEN (système électronique d’administration de nicotine) comme aide au sevrage tabagique dans le traitement des fumeurs par les professionnels de la santé ». En revanche, La Société Francophone de Tabacologie a réitéré les bienfaits potentiels du vapotage dans le sevrage tabagique. D’après elle, “La cigarette électronique peut être une aide efficace pour arrêter de fumer. Dans ce cas, ce médicament doit être utilisé temporairement (s’il n’y a pas de données précises sur ses effets à long terme) dans le but de cesser la consommation de tabac. Cela devrait être interdit aux non-fumeurs ». Source : Entretien avec le Pr. Dautzenberg – Tabac info service – Vapotage passif, par Luc Réfavert, 2015 – Observatoire français des tendances drogues et addictions

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