Le jeûne est-il vraiment bon pour la santé ? Pas pour tout le monde, prévient la nutritionniste – l’édition du soir de Ouest-France

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Le jeûne est une pratique ancestrale consistant à sauter des repas, restreindre ses habitudes alimentaires ou suivre un régime à base de fruits, de légumes et de tisanes pendant plusieurs jours, pour des raisons personnelles, spirituelles ou religieuses. Mais quels sont les réels effets sur la santé ? Et comment jeûner en toute sécurité et en bénéficier ? Une réponse de la part d’un nutritionniste s’impose.
Le jeûne intermittent est désormais populaire, notamment grâce à l’influence des influenceurs sur les réseaux sociaux. Il existe de nombreuses méthodes différentes : périodique, alternée, limitée dans le temps, etc. Le régime associé au jeûne partiel se compose généralement de jus de fruits, de légumes, d’aliments végétaux, de céréales et de bouillons. Le but est de perdre du poids ou de “désintoxiquer” le corps avant l’arrivée du printemps pour se sentir mieux.
En réalité, le jeûne est une pratique connue depuis longtemps, pratiquée régulièrement dans de nombreuses religions. Les chrétiens observent le Carême, les musulmans le mois de Ramadan et les adeptes du judaïsme, de l’hindouisme et du bouddhisme recommandent également des périodes de jeûne.
Si les personnes pratiquant le jeûne affirment se sentir mieux après quelques jours de régime, quels sont les effets réels sur notre corps ? Est-ce vraiment bon pour la santé ? Comment le pratiquer sans se mettre en danger ? Pour répondre à ces questions, Faïza Boissy, médecin généraliste et nutritionniste, nous éclaire de ses conseils.
Une nouvelle étude publiée dans une revue scientifique, Métabolisme naturel, a identifié les avantages potentiels de la pratique de jeûne sur la santé. Les résultats indiquent que, lorsque le jeûne est effectué de manière sécurisée, il peut être une intervention efficace pour perdre du poids, souligne Claudia Langenberg, directrice de l’Institut de recherche universitaire en santé de précision (PHURI) à Queen Mary. Les régimes populaires qui incorporent le jeûne intermittent prétendent également avoir des effets bénéfiques sur la santé au-delà de la perte de poids. “Nos résultats prouvent les bienfaits du jeûne sur la santé au-delà de la perte de poids, mais ceux-ci n’ont été observés qu’après trois jours de restriction calorique totale – plus tard que nous le pensions auparavant”, déclare le chercheur.
Cependant, selon le docteur Faïza Boissy, il est imprudent de se lancer dans le jeûne intermittent dans le but de perdre quelques kilos avant l’été. Le jeûne est en effet une interruption de la prise de nourriture et donc une décision qui peut être dangereuse pour la santé. En effet, le jeûne peut être épuisant et causer des maux de tête, des douleurs abdominales ou des troubles humoraux. Toutefois, après 36 à 72 heures les effets secondaires disparaissent et la personne se sentira plus légère et plus détendue. Il est également important de noter que le jeûne ne convient pas à certaines personnes, notamment les enfants en croissance, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladies auto-immunes comme le diabète, l’hypertension et le cancer.
Contrairement aux idées reçues, le jeûne peut tout de même présenter des bénéfices lorsqu’il est surveillé et pratiqué dans de bonnes conditions, comme pour les maladies inflammatoires, les maladies auto-immunes, les douleurs articulaires, les migraines ou encore l’hypertension. Il permet également de réguler le sommeil et améliore la qualité de sommeil des patients obèses. Toutefois, il est important de se rappeler qu’il s’agit d’une pratique plutôt individualiste et non médicale.
Le conseil de l’expert est de ne pas se précipiter dans la pratique du jeûne sans conseils médicaux, surtout s’il s’agit d’une première expérience. Les personnes souffrant d’anorexie ou de boulimie doivent éviter cette pratique, car ils peuvent à nouveau souffrir de troubles de l’alimentation. Si vous souhaitez pratiquer un jeûne, il est essentiel d’être en bonne santé, d’être en forme et de choisir une méthode douce, notamment si la démarche n’est pas prescrite ou surveillée médicalement.

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