Par Sacha Dubesset
Publié dans
29 février 24 à 8h00
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Depuis 2018Les produits laitiers du Percheron se trouvent en grandes surfaces.
Ces articles sont la propriété de la marque « Juste parce que ” fabriqué en Rémalard-en-Perche (Orne) dans une usine semi-industrielle inaugurée en 2023.
Grâce à l’initiative de plusieurs exploitations agricoles qui souhaitent s’éloigner du ramassage industriel, l’entreprise continue de croître et souhaite être stable sur le marché.
Samuel Sarceaux et Aurélien Suzanne, producteur laitier, est à l’origine de ce projet. Pendant plusieurs heures, ils ont ouvert les portes de leur usine de transformation découvrez comment sont fabriqués les produits laitiers.
Protocoles sanitaires importants
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut être capable de s’habiller convenablement. Dans les pièces supplémentaires du bâtiment, vous devez passer par un processus de désinfection.
” Il est Très important portant une charlotte, une blouse blanche et des couvre-chaussures. Si nous revenons sans cet équipement, nous risquons de laisser des bactéries sur le produit et celui-ci ne sera plus comestible », explique Aline Plecis, responsable commerciale chez Pur Perche.
Cette étape est plus que nécessaire pour être « stérile » en cas de contact avec le lait : « Tous les salariés se lavent les mains avant et après avoir travaillé au laboratoire. »
Salage pour le camembert
Fraîchement arrivé dans des camions-citernes à l’effigie de Pur Perche, le lait est acheminé dans plusieurs cuves avant d’être inspecté et pasteurisé par machine : « Le lait est chauffé 15 secondes avant d’être refroidi. Cela aide à éliminer toutes les bactéries du produit.
Après avoir traversé plusieurs tuyaux, le lait est prêt à l’emploi.
Il est important de consommer des produits fabriqués localement. Il faut garder cet appétit pour les circuits courts.
Plus loin à l’intérieur, Stéphanie, employée de Pur Perche, nettoie la cuve qui avait servi la veille à la fabrication du camembert : « Entrez deux heuresje fais environ 460 fromages avec quelques litres de lait. »
Après avoir été placé dans un moule particulier, le camembert est salé sur chaque face toutes les heures.
En raison de leur fragilité, ils sont ensuite conservés dans une torréfaction pendant plusieurs semaines pour mûrir.
Pour Tomme, il faut plusieurs mois avant qu’une meule soit prête à être vendue et consommée.
200 000 pots par semaine
Grâce aux machines sur place, Pur Perche peut désormais produire davantage de produits.
« Lorsque nous buvons du lait, nous ne pensons pas toujours à l’agriculteur qui le produit. “En revanche, si on mange du yaourt ou du fromage, on veut savoir d’où ça vient”, pense Aline Plecis.
Quant au yaourt, le lait est chauffé et aromatisé dans de petites cuves. Ensuite, il est conditionné et réchauffé afin qu’il ne soit pas trop liquide.
« On pourrait penser qu’il faut mettre le yaourt dans une pièce fraîche pour obtenir le look qu’on lui connaît. Mais ce n’est pas le cas », a assuré le directeur commercial.
La moyenne est supérieure à 200 000 yaourts produits par semaine à l’usine de transformation. Ils sont ensuite distribués aux supermarchés et aux différentes écoles du quartier. « Il est important de distribuer et de consommer des produits locaux. »
Et le lait ?
Et qu’en est-il du lait ? Un aliment présent sur toutes les tables françaises au petit-déjeuner.
Il est acheminé vers une usine qui conditionne le produit en briques à Verneuil-sur-Indre (Indre-et-Loire).
Il est ensuite redistribué par l’opérateur vers différentes grandes surfaces de Normandie et d’Île-de-France.
« Même si cela semble loin, ce qui est vendu, c’est notre lait en briques », raconte en riant Aurélie Suzanne, productrice laitière et associée de Pur Perche.
Avoir une « sensation de court-circuit »
« Nous voulons changer notre façon de produire. “Il faut chercher des alternatives pour ne plus suivre la voie industrielle”, estime Aurélie Suzanne.
C’est à cette époque que Samuel Sarceaux a l’idée de devenir indépendant et de créer son propre réseau avec trois autres éleveurs.
« Avoir son propre carnet d’adresses prend du temps. “Il faut donc continuer à travailler avec les géants de l’industrie en produisant du lait UHT (permettant une plus grande conservation), car on ne peut pas demander aux vaches d’arrêter de produire”, a-t-il expliqué.
Un salaire adéquat ?
En pleine crise agricole, une des revendications des agriculteurs est d’obtenir une meilleure rémunération que les grands supermarchés. Au-delà de tout domaine industriel, Pur Perche le gère en ne passant par aucun intermédiaire jusqu’au marché. « Il y a quelques années, nous étions dans la même situation que tout le monde. Mais désormais, nous ouvrons les portes de tous les supermarchés du quartier pour voir si nos produits peuvent être vendus. C’est comme un partenariat. Nous concluons un accord avec le réalisateur concernant sa rémunération », explique Aurélie Suzanne.
Pour Aline Plecis, il faut permettre à chacun de consommer les produits du Perche : « Il est important de consommer des produits qui sont fabriqués localement. Il faut garder cet appétit pour les circuits courts. »
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