Des recherches antérieures ont confirmé une forte association entre le nombre de pas quotidiens et le risque de décès et de maladies cardiovasculaires. L’étude se présente comme la première mesure objective, via un tracker porté au poignet, de l’efficacité de la compensation par un certain nombre de pas quotidiens, des risques d’une sédentarité sur la santé, et des liens entre l’augmentation du nombre de pas et un moindre risque. Quel que soit le temps de stabilisation.
Rappel du message de santé publique
Une étude a été menée auprès de 72 174 participants âgés en moyenne de 61 ans, référés à la UK Biobank – une base de données biomédicale majeure. Tous ces participants portaient un accéléromètre au poignet pendant 7 jours. Les données de l’accéléromètre sont utilisées pour estimer le nombre de pas quotidiens et le temps de sédentarité, c’est-à-dire le temps passé assis ou couché. Les participants qui « marchaient le moins », c’est-à-dire 2 200 pas/jour ou moins, ont été considérés comme des témoins, pour l’évaluation de l’impact du nombre de pas sur le risque de maladie cardiométabolique et de mortalité. Des facteurs de confusion ont été pris en compte (notamment les maladies préexistantes, une mauvaise santé, l’insuffisance pondérale, ainsi que l’âge, le sexe, l’origine ethnique, l’éducation, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’alimentation et les antécédents parentaux de maladies cardiovasculaires et de cancer). L’analyse révèle que :
Le nombre médian de pas quotidiens pour les participants était de 6 222 pas/jour.
La durée médiane de sédentarité était de 10,6 heures/jour.
Sur une période de suivi moyenne de 7 ans, 1 633 décès et 6 190 événements cardiovasculaires ont été enregistrés.
Le nombre optimal de pas par jour pour surmonter de longues périodes de position assise – soit plus de 10,6 heures par jour – se situe entre 9 000 et 10 000 pas/jour.
Chaque pas supplémentaire jusqu’à environ 10 000 pas par jour réduira le risque de décès jusqu’à 39 % et de maladies cardiovasculaires (21 %), quelle que soit la durée de sédentarité.
Pour ces 2 bénéfices, un bénéfice de 50% est obtenu avec respectivement 4 000 et 4 500 pas par jour.
Ceci rappelle un message important de santé publique : tout mouvement est important et nécessaire pour compenser régulièrement et quotidiennement les conséquences sur la santé d’une position assise excessive, mais il est parfois inévitable.
L’auteur principal, le professeur Emmanuel Stamatakis, a souligné l’importance des données objectives sur l’activité physique : “Le comptage des pas est une mesure tangible et facile à comprendre de l’activité physique qui peut être communiquée au public et peut être utile aux professionnels de la santé pour interroger et surveiller les facteurs liés au mode de vie de leurs patients.”
Il s’agit d’une étude observationnelle et ne montre pas de relation de cause à effet. Cependant, ces résultats concordent avec les recherches antérieures sur cette question et apportent la preuve de l’importance de la marche et du mouvement pour briser un mode de vie sédentaire, en particulier le temps passé en position assise.
Les chercheurs ont conclu : “Tout nombre de pas quotidien supérieur à 2 200 pas/jour était associé à une mortalité plus faible et à un risque réduit de maladie cardiovasculaire, pour un temps assis faible à élevé. 9 000 à 10 000 pas par jour réduisent de manière optimale le risque de décès et l’incidence des maladies cardiovasculaires chez les participants sédentaires.”