Une enquête récente menée par l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) auprès des médecins libéraux d’Occitanie a mis en évidence la violence dont ils sont régulièrement victimes. Bien que constructive, cette enquête est également inquiétante : 75,9 % des médecins ont subi des violences au cours des trois dernières années, dont 30 % à plusieurs reprises par an. Les blessures corporelles représentent les trois quarts des violences enregistrées. Ces violences ne se limitent pas aux grands centres urbains, car elles surviennent également dans les cabinets de groupe (+ 14 %) et en milieu rural (+ 5,1 %). Ces chiffres ne font que confirmer l’augmentation alarmante des violences enregistrées au niveau national.
Le gouvernement a lancé un plan interministériel pour la sécurité des professionnels de santé en septembre dernier. Ce plan d’action s’articule autour de trois axes : l’amélioration de la sensibilisation des communautés et de la formation des soignants, la prévention des violences et la sauvegarde des pratiques professionnelles, ainsi que le signalement des agressions et le soutien aux victimes. Parmi les 42 mesures proposées, on trouve la mise en place d’un délit d’outrage couvrant tous les professionnels de santé, ainsi qu’un système d’alerte pour faciliter les avertissements et les demandes d’aide.
Bien que ces mesures soient nécessaires, il est important de noter que la violence envers les professionnels de santé est un phénomène enraciné dans de profonds troubles sociaux. Les Français doivent prendre conscience de l’importance de respecter les médecins et les autres professionnels de santé, et de ne pas les rendre responsables de tous les dysfonctionnements du système de santé. Il est temps de prendre soin de toutes les personnes impliquées dans le maintien de la santé de la population, pour que la médecine reste une mission et non un sacerdoce risqué.