Économie : 543 millions gaspillés en santé !

Jean-Pierre Bassett, militant pour le don de sang à Valence, s’est indigné suite à l’annonce faite par le ministre de l’Économie, dimanche 18 février à 20 heures, sur les chaînes de télévision. Ce dernier a annoncé que 10 milliards d’euros seraient économisés pour “restaurer le compte public”. Cependant, les législateurs avaient déjà voté le budget 2024 deux mois plus tôt. De plus, le 3 février 2021, une lettre de décision publiée dans le Journal officiel a augmenté le prix d’un gramme d’immunoglobuline de 39,61 euros à 55 euros. Les sociétés multinationales ont imposé ces prix en profitant de la pénurie mondiale de plasma résultant de la Covid. L’immunoglobuline est un produit supérieur de médicaments dérivés du sang dont 500 000 patients ont besoin chaque année en France.

Cependant, cette situation résulte du refus persistant des gouvernements successifs de fournir des fonds à l’Institut français du sang (EFS) pour investir dans la collecte de plasma. Cette situation d’incompétence a conduit la France à importer 65% de ses besoins. L’article 29 de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2024, qui abroge l’article L 5121-11 du code pénal, peut permettre l’accès au marché français des médicaments issus du plasma rémunéré. Ceci est un revirement des principes éthiques en vigueur en France depuis 1952.

Le plasma issu de dons de sang rémunérés sera traité et fractionné par l’usine du Laboratoire de Fractionnement et Biotechnologie (LFB), une entreprise publique de l’État à Arras. Les conséquences de cette affirmation de fait peuvent être mesurées. Les besoins de la France en immunoglobulines sont passés de 10 tonnes en 2018 à 15 tonnes en 2025. 65% de ce besoin est importé, soit environ 35,34 tonnes en quatre ans, pour le prix actuel de 55 euros le gramme. Cela entraîne un surcoût de près de 543 millions d’euros pour l’Assurance maladie.

Les dirigeants ont fait le choix de ne pas financer progressivement l’autosuffisance nationale à des coûts bien moindres. Une mobilisation du Parlement, des associations et des citoyens doit être organisée pour mettre fin à ce scandale et répondre aux besoins des patients. Un avertissement sera émis.

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