Coopération interprofessionnelle : bilan sévère de la Haute Autorité de Santé – 13/03/2024 – Actualités

Dans un système de santé confronté à de multiples défis, la coopération et la répartition des tâches entre les professionnels de santé sont de nature à réduire les délais d’accès aux services, à renforcer l’attractivité de la profession et à améliorer la qualité des services rendus, a immédiatement déclaré la HAS. Mais après 15 ans d’efforts, la HAS estime qu’il est temps de franchir une nouvelle étape.

Objectifs non atteints

Fin 2023, 57 protocoles nationaux de coopération avaient été ratifiés. D’ici 2022, plus de 400 000 patients bénéficieront de près de 600 millions d’actions déléguées. “Ces résultats sont d’autant plus remarquables que très peu d’effets secondaires ont été rapportés (0,12%) et qu’aucun effet secondaire grave n’a été rapporté”, note la HAS. Concernant la qualité des actes délégués, un peu moins de 40 000 patients (9,1 %) ont été transférés vers des délégants, dont plus d’un tiers uniquement pour des protocoles d’échographie entre radiologues et techniciens en électroradiologie médicale. La HAS estime toutefois que le nombre de 57 protocoles nationaux est faible. Et si 106 protocoles locaux ont été ratifiés, le parti regrette de ne pas avoir évalué le flux des bénéficiaires. De plus, très peu d’entre elles ont donné lieu à des applications nationales.

La HAS note également qu’en matière de pratique infirmière avancée, à fin 2022 il n’y aurait plus que 1 718 diplômés en 4 ans, bien loin de l’ambition affichée : 5 700 diplômés d’ici 2027.

En effet, tous les objectifs attendus d’amélioration de la prise en charge des patients, d’attractivité des professions de santé et de réponse aux tensions dans l’offre de services n’ont pas été atteints à ce jour. “En effet, la constitution de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et le potentiel du numérique en santé offrent de nouvelles opportunités de coopération et de répartition des tâches, adaptées à chaque territoire”, a souligné la HAS. Dan a mentionné quatre obstacles principaux : la complexité administrative dans la mise en œuvre des protocoles de coopération, le manque ou parfois absence de financement dédié, le manque de soutien pour les équipes qui souhaitent collaborer, le nombre réduit de compétences partagées.

Changer de logiciel

“La recherche de niveaux plus élevés de collaboration entre professionnels ne peut avoir un impact sur la qualité du système de santé que si des changements logiciels robustes sont mis en œuvre”, a observé la HAS. Pour atteindre cet objectif, la “vie administrative” des protocoles et des équipes collaboratives doit être mieux accompagnée, notamment par une plus grande mobilisation des établissements régionaux de santé.

La HAS prône également la création de packages de coopération “suffisamment bénéfiques pour tous”, le paiement de frais de service empêchant le développement de la coopération.

Enfin, la Haute Autorité de Santé estime que la répartition des tâches doit être strictement évaluée.

“La collaboration entre professionnels de santé, quelle que soit sa forme, est plus qu’une simple réponse à des difficultés passagères d’accès aux services. Elle mérite d’être développée car elle permet de crédibiliser la “transition ambulatoire” choisie par notre pays, s’inscrit dans l’objectif d’amélioration continue de la qualité des prestations et favorise la cohésion des équipes professionnelles mobilisées”, conclut la HAS.

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