Lors de l’audience de suivi de la réintégration judiciaire des cliniques de Coutances et de Saint-Lô, le 12 mars, le tribunal de commerce de Coutances a estimé que la trésorerie des deux sociétés était suffisante pour poursuivre leurs activités. La période d’observation a donc été étendue jusqu’à la prochaine audience prévue le 21 mai.
Le juge a également examiné la proposition de l’acheteur potentiel, la Fondation Hôpital Mercy de Caen, qui a envoyé une “lettre intéressante”, ainsi que le plan d’investissement quinquennal présenté par le groupe With, pour continuer à exploiter les deux sociétés. Le tribunal de commerce leur a donné jusqu’au 19 avril pour déposer une offre publique d’achat concrète.
La Fondation Hospitalière de la Miséricorde, qui gère la clinique de la Miséricorde à Caen, a déposé une lettre d’intérêt auprès de l’administrateur judiciaire pour maintenir la fourniture de services de santé dans les circuits centraux, explique sa directrice générale, Myriam Krikorian. La fondation réfléchit à reprendre la clinique de Saint-Lô, en y déplaçant les activités chirurgicales de Coutances pour qu’elle n’y soit qu’un site, qui fait également suite au dernier rapport du Service Régional de Santé. Le modèle économique de deux entreprises n’est plus d’actualité aujourd’hui, deux salles d’opération de taille moyenne, n’est plus durable car il nécessite des professionnels hautement techniques et hautement qualifiés.
“Continue oui, mais continue avec des partenariats avec des hôpitaux publics, Attention, comme nous le faisons au CHU de Caen, des chirurgiens du CHU viennent opérer dans notre bloc opératoire. Ce sera un gouvernement à deux têtes”, a souligné le directeur de la Fondation.
Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant le tribunal lors du procès, quelques citoyens, des élus, des chirurgiens, mais surtout, la majorité des salariés de la clinique de Coutances. “Nous voulons travailler à Coutances. Un jour, nous avons de l’espoir, et le lendemain, nous avons du désespoir. Et puis ces audiences ont fixé une date bien précise. Que deviendrons-nous ? Nous sommes très unis à Coutances, c’est une deuxième famille donc ça aide quand même. Il travaille à la clinique de Coutances depuis 24 ans, sa collègue Virginie Ledentu depuis 20 ans : “Nous souhaitons continuer à opérer et à soigner les patients à Coutances. Effrayant”.
C’est triste car, outre les recours juridiques, il existe des rapports de l’Agence régionale de santé et plus récemment un projet de relance créé par la Fondation de la Miséricorde, qui prévoit de ne conserver qu’un seul lieu, à Saint-Lô. “Ce n’est pas du tout un bon plan.” a déclaré Jacky Bidot, président de Coutances Mer et Bocage qui rencontrera dans les prochains jours les dirigeants de la Fondation de la Miséricorde.
“À Coutances, la clinique est certifiée par les hautes autorités sanitaires pour la qualité de ses prestations. Il y a une parfaite entente entre les différentes structures, radiologiques ou autres. La seule faiblesse de Coutances est le bâtiment est considéré comme délabré. Nous ne pouvons pas arrêter d’assurer l’entretien uniquement sur le côté du bâtiment !”
“Mes collèges sont tous ailleurs. Si Coutances ferme, ils n’iront pas à Saint-Lô”, a à son tour mis en avant Denis Pasero, chirurgien, président de la commission médicale. Les soignants espèrent en savoir plus lors de la prochaine audience, le 21 mai.