La Foire agricole s’ouvre ce samedi 24 février sur fond de revendications pour des revenus plus justes. Une rémunération équitable pour les agriculteurs, offrant une autonomie dans la fixation des prix et promouvant des produits de qualité. C’est la raison d’être du réseau Invitation à la Ferme.
Redonner de la valeur ajoutée à l’agriculture
L’idée de ce réseau national est née en 2017 2005 à la tête de Jean-Michel Péard. Ce fils d’agriculteur, qui a repris l’exploitation familiale en 2006 à Blain (Loire-Atlantique) avec son frère, raconte :
« Mes parents, producteurs laitiers, vendaient toute leur production à la coopérative, sans savoir quel salaire ils toucheraient à la fin du mois. “C’est une logique inhabituelle”, a-t-il déclaré quelqu’un qui a fait une école de commerce.
Il existe donc une volonté de redonner de la valeur ajoutée au bétail, en transformant le lait et en contrôlant les prix. « Si on veut être bon, il faut mutualiser, avoir une marque, une recette commune, faire des achats communs. »
En 2015, le réseau s’est créé sous l’impulsion de cet agriculteur, accompagné de deux autres producteurs laitiers de l’Ouest : Yves Simon de la ferme du Ptit Gallo (Ille-et-Vilaine) et René Bigot des hautes forêts de La Ferme (Vendée). ). Actuellement, ce réseau d’agriculteurs regroupe 44 fermes 100% bio (soit 260 agriculteurs et salariés) réparties dans toute la France (Pays Basque, Rhône-Alpes, Nord, Meuse…), notamment dans l’Ouest qui abrite de nombreuses exploitations agricoles. . Tous les membres sont des producteurs de lait (vaches, chèvres, brebis), qui collaborent de la production à la commercialisation de leurs produits jusqu’à la transformation.
Pour faire partie de ce réseau indépendant, il y a plusieurs conditions. «Les députés respectent un spécification : être bio ou prêt à s’engager. La ferme reconvertie nous rejoint ensuite sous la marque Les Petits Fermiers sans le label AB. » Il existe d’autres critères.
« Il n’y a pas de robots de traite à la ferme. Pour l’alimentation des vaches, nous privilégions au maximum le pâturage et garantissons plus de 70% d’herbe dans la ration. Les vaches doivent être au champ au moins 7 mois par an…”
Leurs produits laitiers (yaourts, fromages, crèmes desserts, glaces…) sont brièvement commercialisés sous la marque « Invitation à la Ferme » dans plus de 2 000 points de vente, « la plupart sont à moins de 80 kilomètres de la ferme ».
Pour une agriculture plus juste
« Dans Invitation à la ferme, les agriculteurs déterminent eux-mêmes le prix du litre de lait et de ses produits, sur la base du prix de base et d’une juste rémunération », il a continué. Ce prix est fixé à l’un des quatre « conseils agricoles », en septembre, auquel participent les éleveurs membres du réseau.
Pour cette année, le prix du lait en auto-transfert est fixé à 580 euros pour 1 000 litres de lait (stable par rapport à 2023). Soit 25 % de plus que le prix estimé de la collection en 2024. » Un tiers de ma production (sur un total de 500 000 litres) est vendu à la coopérative Biolait à un prix compris entre 440 euros et 450 euros les 1 000 litres »compare Jean-Michel Pérard selon lequel ce modèle permet des revenus ” correct “. Il ajouta: « Pour valider ce modèle et s’assurer qu’il soit rentable, nous le basons sur un revenu mensuel de 2 000 euros net par agriculteur ».
Le réseau permet également aux éleveurs du réseau de regrouper les achats d’emballages et d’ingrédients. « Cela nous permet de réduire les coûts des produits entre 20 et 30 %, et ce n’est pas neutre. » Les bénéfices du réseau ne sont pas seulement économiques pour les agriculteurs, mais aussi sociaux car ils permettent la créativité “plus de 160 postes” depuis 2015, selon l’éleveur ligérien qui emploie 10 personnes.