CAS. Menaces, insultes, agressions… Les violences contre les médecins libéraux se multiplient

Une enquête de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) menée en février 2024 révèle l’ampleur de la souffrance endurée par les médecins libéraux en Occitanie. Près de 76% des personnes interrogées déclarent avoir été victimes de violences au cours des trois dernières années, alors qu’en France, ce phénomène a augmenté de 23%. Cependant, ces chiffres pourraient ne représenter que la partie visible de l’iceberg, car de nombreuses victimes ne portent pas plainte. L’enquête a mis en évidence « l’impact du phénomène de violence sur la pratique des médecins », avec des niveaux d’inconfort général (37,5 %) et de perte de motivation (31,5 %).

On constate également que 75,9 % des médecins ont été victimes de violences ces trois dernières années, dont 30% plusieurs fois par an, principalement des atteintes à la personne. Par ailleurs, 37% des médecins font régulièrement face à des situations de violence, mais moins de 10% ont suivi une formation pour y faire face. Les femmes sont plus susceptibles d’être victimes (+15%) d’actes de violence, mais portent moins plainte (-13%), tandis que seulement 18% des médecins victimes de violences ont porté plainte. Les médecins en milieu rural sont particulièrement impactés par les violences physiques et verbales, avec 78% des professionnels concernés.

Les médecins libéraux réclament désormais le même statut de protection que leurs confrères travaillant dans les hôpitaux. Ils demandent des « évolutions législatives » leur octroyant des dispositions renforcées en matière de protection pénale, comme c’est le cas dans certains pays. Le président de SOS Médecins à Toulouse, Cyrille Chaugne, milite depuis des années pour la protection des soignants, soulignant l’importance de permettre aux professionnels de santé de travailler dans des conditions plus paisibles.

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