Bien que le Canada soit l’un des dix pays où les dépenses de santé sont les plus importantes au monde selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), une étude récente de McKinsey montre que l’application à grande échelle de l’intelligence artificielle (IA) pourrait réduire les dépenses de santé du pays d’environ 4,5 à 8,0 % par an.
Le Canada dépense environ 330 milliards de dollars par an en santé, soit 12,2 % du PIB d’ici 2022. Hormis 2020, les dépenses annuelles de santé du pays ont toujours augmenté. En intégrant l’IA à court terme, le pays pourrait économiser entre 14 et 26 milliards de dollars par an.
L’IA peut simplifier les tâches administratives, ce qui améliorera les systèmes de santé. Par exemple, il peut aider à optimiser les heures de travail des médecins en utilisant les données d’utilisation des services d’urgence. En fonction de la fréquentation, l’IA peut générer des « plannings optimisés », et ainsi réduire les temps d’attente des patients.
Lorsqu’un patient se présente aux urgences, l’IA peut aussi mettre en évidence des facteurs de risque, et ainsi « augmenter la capacité de diagnostic » montre Marie-Renée B-Lajoie, urgentologue à Montréal.
Cependant, l’intégration de l’IA dans les systèmes de santé comporte des risques non négligeables, notamment en matière de protection de la vie privée. Il est important de garantir que les données des patients soient correctement protégées.
Le Dr B-Lajoie note également qu’historiquement, dans le domaine médical, une grande partie des données ont été générées auprès d’hommes blancs, d’âge moyen et de taille moyenne, et nous savons clairement que la santé est bien plus diversifiée que cela. Il est donc également important de veiller à ce que l’IA respecte cette diversité et reste impartiale.
L’étude McKinsey souligne également que les humains doivent continuer à exister aux côtés de l’intelligence artificielle, sans remplacement des compétences. Le risque est trop grand prévient le Dr B-Lajoie. C’est important de maintenir la qualité et la relation avec les patients, mais aussi en termes de responsabilité professionnelle.