À l’hôpital Marchant, l’organisation du travail a mis à rude épreuve le personnel

Une partie du personnel de l’hôpital psychiatrique Gérard Marchant se mobilise actuellement contre les mesures prises pour réguler les horaires de travail. La direction, quant à elle, justifie ces mesures en invoquant les réglementations en matière de sécurité et de soins de santé. Les membres du personnel ont déclaré que les nouveaux horaires prévus pour les mois à venir étaient source de stress et « dégradaient leurs conditions de travail ». Après avoir manifesté leur mécontentement en début de semaine lors du CSE (comité économique et social), ils se sont rassemblés devant les bureaux de l’Agence régionale de santé (ARS Occitanie) à Toulouse le jeudi 14 mars.

Pour beaucoup d’entre eux, c’est la première fois en 20 ans qu’un planning leur est imposé. Ils ont précisé que jusqu’à présent, tout se faisait en collaboration avec l’équipe, en prenant en compte les contraintes personnelles de chacun, ainsi que pour pouvoir assister aux rendez-vous avec les patients. Une infirmière a expliqué, « Notre travail est déjà difficile, il y a un manque de lits, de personnel et nous n’arrivons pas à recruter. Les choses ne s’amélioreront pas si nous durcissons nos conditions de travail. »

De son côté, la direction de l’hôpital Marchant a précisé que sa démarche ne consistait pas à établir un horaire prescrit, mais à mettre en place un cycle de travail de plusieurs semaines qui permettrait de garantir la sécurité des soins en assurant le nombre minimum de présences nécessaires auprès des patients, conformément aux réglementations établies depuis 2002. Bien entendu, avec un cycle défini, des échanges peuvent se faire entre agents au sujet de besoins individuels, si ceux-ci sont validés par le cadre « unitaire ».

Dans le contexte actuel de surveillance de la psychiatrie de Haute-Garonne, suite au grave incident survenu lors de l’urgence psychiatrique au CHU de Toulouse le mois dernier, toutes les parties prenantes, tant gouvernementales que privées, sont invitées à travailler ensemble pour surmonter les goulots d’étranglement trop longtemps négligés, au détriment de la bonne prise en charge des patients.

La direction de l’Hôpital Marchant a précisé, ce jeudi 14 mars, qu’« à l’issue du processus de validation institutionnelle, la détermination du cycle de travail dans l’unité d’admission et l’unité de traitement des adolescents et jeunes adultes (PAJA) réalisera des interventions du avril 2024. Une vigilance particulière sera portée à certaines situations individuelles. Un système d’évaluation a été mis en place. Celui-ci permettra d’améliorer, si nécessaire, les propositions de cycle initiales. » En 2023, la PAJA a fermé ses portes pendant des semaines en raison d’un manque de personnel.

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