Comment les hôpitaux, qui s’affaiblissent chaque été, vont-ils relever ce défi ?

jusqu’à 15 millions de touristes, 15 000 athlètes et 40 000 représentants des médias sont attendus aux Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre). Mais les estimations de l’Office du tourisme de Paris sont “rassurantes”, certaines mesures parlementaires ont été avancées : les supporters devraient “remplacer” les touristes réguliers, qui préfèrent éviter les foules. Plusieurs festivals ont également été annulés. L’organisme estime qu’il y aura 150 000 personnes supplémentaires par jour par rapport à la saison estivale habituelle, soit « 150 passages aux urgences en plus » par jour, analyse la direction de l’Assistance publique de l’hôpital de Paris en mai (AP-HP, 38 hôpitaux d’Île-de-France), au cœur du dispositif.

« Mais la situation dans les hôpitaux empire chaque été. “C’est le dernier défi”, répond Joran Jamelot, représentant CGT auprès de l’AP-HP. À l’été 2023, une pénurie d’infirmières avait contraint un grand nombre de services d’urgence à fermer du jour au lendemain ou pendant plusieurs jours.

Les athlètes seront installés dans une « polyclinique » temporaire du village olympique, calibrée pour 700 consultations quotidiennes. Menée par l’AP-HP mais financée par le comité d’organisation des JO, l’organisation emploiera majoritairement des soignants bénévoles, français et internationaux. L’AP-HP prévoit un renforcement en cas d’urgence, le Samu et 80 de ses 800 services (soins intensifs, chirurgie orthopédique, digestive…) pour ouvrir des lits supplémentaires. Environ 800 travailleurs équivalents temps plein sont nécessaires.

Trois établissements « de référence » soigneront les professionnels : l’hôpital Bichat pour les soins sérieux des sportifs, Avicenne pour les journalistes et Pompidou pour les « familles olympiques ». L’AP-HP n’anticipe qu’une activité « modérée ». Risque de débordement de patients, de blessures, de maladies : mais l’établissement prévoit une assistance en cas d’urgence, le Samu et 80 de ses 800 services (soins intensifs, chirurgie orthopédique, digestive…) ouvriront des lits supplémentaires. Environ 800 travailleurs équivalents temps plein sont nécessaires.

A l’heure où tous les hôpitaux manquent de personnel, l’AP-HP lance un appel à volontaires internes et offre des primes (de 800 à 2 500 euros bruts/semaine selon les catégories d’emploi) aux prestataires concernés qui « cèdent » un des trois semaines consécutives de vacances qu’ils effectuent habituellement, à travailler 35 heures pendant cette période. Un montant « insuffisant » et « discriminatoire » pour le syndicat, qui réclame dans une pétition (CGT-FO-CFTC-UNSA) « 2 000 euros pour l’ensemble » du personnel, « épuisé » par une série d’épidémies et un été particulièrement stressant.

Risque de canicule, attaque du Covid-19 : les autorités doivent anticiper d’éventuelles « situations sanitaires extraordinaires ». L’ARS assure qu’ils renforcent le « système de surveillance » concernant la « qualité des eaux de baignade » ou la « lutte contre les moustiques porteurs de maladies ». Le Samu « mène des exercices » et a « mis en place des mécanismes pour rappeler le personnel en cas de catastrophe ». Mais dans de nombreuses régions, « organisées comme des hussards, personne n’est prêt ».

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