Le cancer du sein demeure un véritable fléau. Les patientes en ayant souffert ou étant actuellement confrontées à cette maladie admettent aisément que la mastectomie partielle ou totale est une épreuve. Technicienne en radiologie depuis 2007 à Niort, Sophie Brossard, âgée de 38 ans, connaît mieux que quiconque cette dure réalité. Dans son bureau, cette jeune femme souriante écoute et soutient avec bienveillance les patients qui ne savent pas encore ce que leur examen révèlera ou qui viennent pour des inspections.
« J’aime ce contact. Vous devez être capable de vous mettre à la place des autres. Surtout lors des mammographies et des biopsies, il faut essayer d’être rassurant et positif. Car tout cela est visiblement très anxiogène. Parfois, je mets simplement ma main dans celle de la personne », confie-t-elle.
Un jour, elle découvre qu’une patiente a un tatouage sur l’emplacement où devrait être son mamelon. Sophie Brossard s’enquiert et décide d’approfondir le sujet. Intriguée et perturbée par cette histoire, elle se renseigne sur la pratique du tatouage réparateur et découvre alors le parcours de dermographes spécialisés dans la reconstruction mammaire, offrant aux femmes touchées par le cancer du sein une véritable réappropriation de leur féminité.
Sophie Brossard s’inscrit alors à une formation en dermographie et se lance dans cette pratique, visant à aider les femmes à retrouver leur confiance et leur estime de soi. Sensible à leur histoire, elle réalise pour chacune un tatouage unique et personnalisé, reproduisant l’aréole et le mamelon, souvent en utilisant les nuances de la peau.
Sophie Brossard est convaincue qu’il s’agit là d’une véritable thérapie de reconstruction pour les femmes touchées par le cancer du sein. Après tout, derrière chaque tatouage, il y a une histoire, une émotion, une résilience. Et c’est précisément cette dimension humaine qui lui tient à cœur.