L’Agence Régionale de Santé a émis une alerte ce vendredi 15 mars concernant la situation de la leptospirose à La Réunion. Avec 99 cas de la maladie confirmés depuis le début de l’année 2024, l’île est confrontée à une épidémie d’une ampleur jamais vue auparavant. En février, 61 cas ont été enregistrés, un chiffre record.
Selon l’ARS, il s’agit d’une épidémie sans précédent depuis le début de l’année. Le nombre de cas confirmés de leptospirose est presque trois fois plus élevé que celui des années précédentes à la même période. En 2022, il y avait eu 26 cas et en 2023, 36 cas. En février, un décès lié à la leptospirose a été constaté et d’autres font toujours l’objet d’une enquête. En général, on compte de un à trois décès liés à cette maladie chaque année à La Réunion.
En février, le nombre de cas mensuels de leptospirose a atteint 61, un niveau jamais vu auparavant, même lors des pics d’épidémies des années précédentes. Le nombre maximum de cas précédemment enregistré était de 49 en avril 2022.
Depuis le début de l’année, les services d’urgence ont enregistré 58 visites pour suspicion de leptospirose, dont 34 ont nécessité une hospitalisation. Leur activité a doublé par rapport à la même période en 2023.
L’ARS indique que les conditions climatiques de l’été australien favorisent la survie des bactéries dans l’eau et les milieux humides, augmentant ainsi le risque de contamination lors d’activités à risque. L’hypothèse de contamination est principalement liée aux activités agricoles et, dans une moindre mesure, aux activités récréatives liées à l’eau potable ainsi qu’à celles de bricolage et de nettoyage de cour. Tous les secteurs de l’île sont touchés, mais plus de 80 cas ont été constatés dans les secteurs Sud et Ouest. Les hommes, particulièrement entre 40 et 79 ans, sont les plus touchés.
L’ARS recommande vivement aux Réunionnais de mettre en œuvre des mesures de protection individuelle, de consulter un médecin dès l’apparition de symptômes et de signaler si une ou plusieurs activités à risque ont été entreprises. La leptospirose nécessite un diagnostic et un traitement précoces. À partir d’août 2023, toute infection devra être déclarée.
Des mesures préventives peuvent être appliquées pour se protéger contre cette maladie, notamment : porter un équipement de protection approprié pour les activités à risque, éviter de marcher pieds nus dans des milieux humides ou boueux, protéger les plaies du contact avec l’eau, fermer correctement les poubelles, entretenir régulièrement son jardin, collecter et éliminer les déchets, éliminer toutes les sources de nourriture pour les rongeurs et respecter les interdictions de baignade dans les lieux signalés à risque.
Il existe un vaccin contre la leptospirose destiné aux professionnels à risque et aux personnes pratiquant régulièrement des activités à risque, après un examen médical. Ce vaccin complète les mesures de prévention.